En France, le secteur des transports est le plus polluant, puisqu'il émettait 26 % des gaz à effets de serre en 1999. C'est également un secteur ou les actions à entreprendre sont multiples et variées, tant pour le transport de marchandises que pour le transport de passagers.
Pour le transport de marchandises, l'objectif principal, au niveau national ainsi qu'au niveau international, est de réduire au maximum le transport routier et d'augmenter le transport ferroviaire, le cabotage maritime, et le transport fluvial. A titre de comparaison, une tonne de marchandise transportée par le poids lourd le plus efficace, c'est-à-dire le camion de 40 t, rejette trois fois plus de GES que la même tonne transportée par voie fluviale, cinq à dix fois plus que par le cabotage maritime, et vingt fois plus que par transport ferroviaire électrique. De plus, selon les experts, les poids lourds ne couvrent pas tous leurs frais : ils coûteraient 500 millions d'euros par an à l'Etat en plus, et si l'on considère les frais liés à la pollution et à l'effet de serre, ce déficit atteindrait facilement les 3 milliards d'euros par an, et ces 3 milliards sont évidemment financés par les contribuables.
Pour augmenter le fret ferroviaire, il y a plusieurs mesures à mettre en place : augmenter les subventions de l'Etat, qui ne sont pour le rail que de 5 milliards par an contre 13 pour la route, améliorer la ponctualité et la qualité générale du service, et s'engager dans des investissements à moyen et long terme, car il y actuellement une pénurie de locomotives et de voies disponibles, le transport de marchandise étant en concurrence avec le trafic voyageur. L'ouverture de nouvelle ligne n'est donc pas à exclure.
Il existe également d'autres alternatives au transport routier. Ainsi le transport combiné, ou ferroutage, peut s'appliquer pour le franchissement d'obstacles tels que les montagnes. Mais son application s'arrête là, car transporter 10 tonnes de marchandises dans 40 tonnes de ferraille peut sembler plus ou moins absurde.
Le transport fluvial, applicable pour les canaux et les fleuves rectilignes et profonds, tels que le Rhin ou le Rhône, est aussi une bonne alternative à la route, même s'il reste moins rentable pour les fleuves avec des méandres comme ceux de la Seine par exemple.
Réseau fluvial français
Pour les très longues distances (d'un continent à l'autre par exemple), le choix est limité entre l'avion et le bateau. Or ces deux moyens de transport, du fait de la longueur même du voyage, sont très polluants, encore que le bateau semble un moyen de transport "écologique" par rapport à l'avion qui brûle des quantités colossales de kérosène, notamment lors du décollage. L'absence totale ou partielle de taxation sur les combustibles pour avions et navires ajoute encore à la nocivité de ces moyens de transport, puisque leur coût est relativement compétitif pour les multinationales. La solution réside donc dans la taxation de ces combustibles. A titre indicatif, l'avion émettait en 1995 550 millions de tonnes de CO2, soit autant que le Royaume-Uni qui se place en septième position dans la liste des plus gros pollueurs mondiaux. Et le trafic aérien est actuellement en pleine croissance : 8% par an, ce qui laisse présager une très forte augmentation des GES dus à l'avion si rien n'est fait pour ralentir le trafic aérien.
En ce qui concerne le transport de passagers, c'est-à-dire la participation individuelle de chacun dans la réduction de l'émission des GES dus aux transports, les mesures les plus évidentes et les plus faciles sont l'utilisation du train et des transports en commun urbains comme le métro et le tramway, qui fonctionnent à l'électricité, et le bus, qui rejette trois fois moins de GES par personne que la voiture. Les types de transport à éviter sont la voiture, dont les rejets sont présentés dans le tableau ci-dessous, et l'avion, gros consommateur de kérosène. A titre indicatif, une personne faisant deux aller-retour Paris / New York dans l'année rejettera autant de CO2 que dans l'ensemble de ses activités durant toute l'année. Cette même personne effectuant un aller-retour Paris Marseille en avion rejettera 50 fois plus de GES que si elle l'avait fait en train (150 kg contre 3 kg).
Gaz dégagés en g/km par un véhicule léger (dans un bouchon, ces valeurs sont doublées) :
Essence catalysée | Diesel actuel | Diesel catalysé | GPL | GNV (GDF) | |
CO2 | 190 | 100 | 100 | 140 | 115 |
C0 | 2 | 2 | 0,8 | 0,6 | 0,52 |
NOx* | 0,4 | 0,8 | 0,6 | 0,1 | 0,05 |
COV* | 0,3 | 0,3 | 0,1 | 0,15 | 0,27 |
Particules | 0,01 | 0,2 | 0,06 | néant | néant |
Benzène (mg/km) | 1 | 4 | 3 | 0,6 | nc |
+méthane |
Ensuite, l'achat de voitures peu consommatrices et adaptées aux réels besoins de chacun est recommandé. Les voitures les plus propres sont aujourd'hui les voitures au GPL (gaz de pétrole liquéfié) et au Gaz Naturel Véhicule (ou bio-méthane), ce bio-méthane pouvant être obtenu par fermentation des déchets organiques. La voiture électrique est un leurre, car elle ne fait que déplacer la pollution vers les centrales électriques, et leurs batteries sont longues à charger et n'ont qu'une faible autonomie.
La conduite influence également les rejets de GES : rouler à 130 km/h au lieu de 120 augmente la consommation d'essence de plus d'un litre aux cent kilomètres, et une conduite souple peut faire économiser jusqu'à 40% de carburant par rapport à une conduite très agressive.
Le covoiturage permet évidemment de diminuer l'émission de GES, puisque faire rouler une voiture au lieu de trois ou quatre est moins polluant, mais les meilleures solutions sont encore les déplacements sans véhicules pour les petits trajets, c'est-à-dire la marche à pied, le vélo ou le roller. Il faut en effet savoir que 20% des trajets en voiture sont des trajets de moins de 1 km, et sur ces premiers kilomètres, les voitures surconsomment. Enfin, sachez que la vitesse moyenne des voitures en ville est de 14 km/h, contre 18 km/h pour les vélos.