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Bâtiment

Dans le bâtiment, les rejets de GES proviennent principalement de deux activités : le chauffage (avec l'Eau Chaude Sanitaire), ainsi que l'utilisation de l'électricité. Cette dernière énergie sera traitée dans une page suivante, et c'est du chauffage que nous traiterons dans cette page.

1) Isolation et organisation des bâtiments

Plusieurs facteurs garantissent l'efficacité énergétique d'un bâtiment : son isolation bien sûr, mais aussi l'orientation des fenêtres et baies vitrées, qui lorsqu'elles sont au sud permettent de profiter du Soleil pour se chauffer, surtout dans les régions où l'ensoleillement est élevé et dure longtemps. L'orientation des pièces a également son importance : il faut mettre les pièces à vivre au sud et les espaces tampons (placards, escalier, entrée, salle de bain, garage…) au nord. L'ADEME, l'Agence De l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie, organisme qui donne des subventions pour les équipements économisant l'énergie, indique sur le schéma suivant l'organisation idéale pour les pièces d'une maison.

Mais il faut veiller à une très bonne isolation pour éviter les fuites thermiques, et cela passe par l'utilisation de double vitrage et de matériaux d'isolation tels que la laine de verre ou les briques isolantes.



Les différentes fuites thermiques d'une maison sont représentées sur le schéma suivant.

Les bâtiments neufs sont depuis 1975 assujettis à la Réglementation Thermique, qui a été plusieurs fois remise à jour depuis. La dernière version, la RT 2000, date du 1er juin 2001, et prévoit une réduction de la consommation d'énergie de 15% dans le résidentiel et de 40% dans le tertiaire par rapport à la version de 1989, qui divisait déjà cette consommation par deux par rapport à la celle d'avant 1975.

Il y a également de la part des politiques une incitation aux travaux de restauration sur les bâtiments anciens, qui passe par des déductions fiscales, une baisse de la TVA pour les gros travaux, ainsi qu'un régime d'amortissement exceptionnel pour les équipements destinés à économiser l'énergie.

2) Chauffage et ECS

Les énergies à privilégier sont bien entendu toutes les énergies renouvelables.

Tout d'abord, le bois-énergie peut être un moyen efficace et non polluant de se chauffer, puisque sa combustion, s'il y a en parallèle une politique de conservation et de renouvellement des forêts, provoque un dégagement de CO2 qui sera ensuite absorbé par les arbres en croissance de la forêt : c'est le cycle naturel du carbone.

Le biogaz est un moyen de recycler les déchets organiques sans rejeter trop de GES, puisque l'on en tire de l'énergie. Il est issu de la fermentation biologique de ces déchets organiques en milieu anaérobie, que l'on appelle méthanisation. Ce biogaz a à peu près la même composition que le gaz naturel ou gaz de ville, c'est un mélange de méthane et de CO2. La méthanisation permet de valoriser beaucoup de déchets, tels que les ordures ménagères, les boues des stations d'épuration, les effluents agroalimentaires, ainsi que les déjections animales.

La solution la plus écologique est encore le chauffage solaire, qui est efficace même sous nos latitudes, et qui peut couvrir 30% à 60% des besoins annuels d'énergie pour le chauffage et l'ECS. Un Plancher Solaire Direct, ou PDS, se compose tout d'abord de capteurs solaires (1) qui chauffent un fluide caloporteur (généralement de l'eau) lorsque l'ensoleillement est suffisant. Ensuite, le fluide caloporteur est directement injecté dans un plancher de 12 à 30 cm, constitué d'une dalle de béton dans laquelle sont noyés des tubes (2). Le fluide va ainsi transférer son énergie thermique à la pièce par rayonnement infrarouge. La présence du groupe de transfert (3) permet de bien répartir le fluide caloporteur dans les différentes pièces, ainsi que de chauffer de l'eau pour assurer les besoins en ECS (4). Il faut également prévoir un chauffage d'appoint, car en hiver l'ensoleillement est parfois insuffisant. Dans ce cas, il faut privilégier les chaudières au bois ou au biogaz, ou à défaut les chaudières au fioul, ou mieux au gaz de ville.

Un PSD étant relativement compliqué à installer dans un bâtiment ancien, il est également possible d'investir dans des Chauffe-Eau Solaires Individuels (CESI), qui s'intègrent facilement dans une installation existante avec chaudière classique (la chaudière devient le système d'appoint) ou sans chaudière. Dans ce dernier cas, le CESI possède un système d'appoint intégré, généralement au gaz ou électrique. Dans le cadre du Plan Soleil, qui doit permettre le développement de l'énergie solaire thermique, l'ADEME ainsi que certains conseils régionaux donnent des primes pour tout investissement dans le chauffage solaire, ce qui permet de réduire les prix initiaux.

Il existe une autre forme d'énergie moins connue du grand public et totalement non polluante, c'est la géothermie. Cela consiste à récupérer la chaleur des sources d'eau chaude, qui peuvent être à la surface (cas très rare) ou bien en profondeur, il faut alors aller chercher l'eau chaude dans des riches situées entre 10 et 60 km sous la surface du sol. Cette énergie provient de la chaleur issue de radioactivité naturelle de la Terre, elle est donc inépuisable. L'énergie géothermique permet la création de réseaux de chaleur, permettant le chauffage de plusieurs bâtiments à la fois.

Le type d'énergie qu'il faut absolument proscrire pour le chauffage est l'énergie électrique. En effet, les chauffages électriques fonctionnant principalement en hiver, et tous en même temps, EDF doit mettre en route les vieilles centrales thermiques fonctionnant au fioul, au charbon et au gaz pour assurer cette surconsommation d'électricité. Or ces centrales, obsolètes, ne sont pas efficaces du tout : on estime que pour un chauffage électrique qui tire son énergie d'une centrale thermique, le rendement peut descendre jusqu'à 25% : lors des conversions d'énergie (thermique vers électrique et vice versa) et du transport de l'électricité, 75% de l'énergie part… en fumée ! ! ! Pour une chaudière individuelle au fioul ou au gaz naturel, le rendement tourne autour de 90%. Le chauffage électrique est donc la dernière chose à faire si l'on veut limiter l'émission de GES due au chauffage.

Quelque soit le type de chauffage, il y a plusieurs règles à respecter pour ne pas gaspiller l'énergie : l'utilisation de programmeurs et de régulateurs de température permet une diminution de la consommation d'énergie allant jusqu'à 25%. Il faut aussi adapter la température à chaque pièce : la température conseillée pour les pièces à vivre est de 19°C, et de 16°C pour les chambres. Enfin, pour l'aération, mieux vaut bien aérer chaque pièce pendant quelques minutes chaque jour que laisser une fenêtre ou une porte entrouverte toute la journée : la fuite de chaleur est alors continue.

3) Avenir

Deux labels sur l'efficacité énergétique des logements, destinés à stimuler l'innovation technique et à exclure les bâtiments les moins performants, sont actuellement en projet. Il s'agit des labels HPE (Haute Performance Energétique) et THPE (Très Haute Performance Energétique), qui seront donnés aux logements dont les performances énergétiques (type de chauffage, isolation, orientation des ouvertures..) dépassent respectivement de 8% et de 15% les exigences réglementaires (la RT 2000 aujourd'hui).